Santé et sécurité au travail

Santé et sécurité au travail

La loi n° 2021-1018 du 2 août 2021 à renforcée la prévention en santé au travail par le décret n° 2022-395 sorti le 18 mars 2022 relatif au document unique d’évaluation des risques professionnels et aux modalités de prise en charge des formations en matière de santé, de sécurité et des conditions de travail par les opérateurs de compétences.

Le contenu du DUERP a évolué :

  • Pour les entreprises dont l’effectif est supérieur ou égal à 50 salariés, les résultats de l’évaluation des risques doivent déboucher sur un programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail (PAPRIPACT), mentionnant :
  1. La liste détaillée des mesures devant être prises au cours de l’année à venir, les mesures de prévention des effets de l’exposition aux risques professionnels ainsi que, pour chaque mesure, ses conditions d’exécution, des indicateurs de résultat et l’estimation de son coût ;
  2. Les ressources de l’entreprise pouvant être mobilisées ;
  3. Un calendrier de mise en œuvre.
  • Pour les entreprises de moins de 50 salariés, les résultats de l’évaluation doivent déboucher sur la définition d’actions de prévention des risques et de protection des salariés.

Mise à jour annuelle :

Avant le 31 mars 2022, toutes les entreprises quel que soit leur effectif, devaient mettre à jour le DUERP, a minima une fois par an. Les TPE de moins de 11 salariés sont désormais exonérées de cette mise à jour annuelle ; les entreprises de plus de 11 salariés conservent cette obligation.

L’évolution concernant l’archivage et la conservation du DUERP :

L’employeur a désormais l’obligation de conserver le DUERP pour une durée minimale qui ne peut être inférieure à 40 ans, dans ses versions successives.
A cette fin, le DUERP et ses mises à jour doivent faire l’objet d’un dépôt dématérialisé sur un portail numérique déployé et administré par un organisme géré par les organisations professionnelles d’employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel. Cette obligation de dépôt dématérialisé du DUERP sera applicable à compter :

  • Du 1er juillet 2023, aux entreprises dont l’effectif est supérieur ou égal à 150 salariés ;

De dates fixées par décret, en fonction des effectifs des entreprises, et au plus tard à compter du 1er juillet 2024 aux entreprises dont l’effectif est inférieur à 150 salariés

Les acteurs pouvant participer à l’élaboration et à la mise à jour du DUERP :

  • Le Comité social et économique (CSE) et, le cas échéant, la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), peuvent apporter leur contribution à l’évaluation des risques professionnels dans l’entreprise.
  • Le service de prévention et de santé au travail (SPST) peut également participer à l’évaluation et la prévention des risques professionnels dans l’entreprise. Le DUERP doit d’ailleurs lui être transmis par l’employeur à chaque mise à jour.
  • Le salarié compétent désigné par l’employeur pour s’occuper des activités de protection et de prévention des risques professionnels de l’entreprise peut également contribuer à l’évaluation des risques professionnels.
  • Enfin, les branches professionnelles peuvent accompagner les entreprises dans l’élaboration et la mise à jour du DUERP.

La modalité des accès :

L’article R. 4121-4 du Code du travail précise la liste des personnes et instances qui doivent avoir accès au DUERP.
Tel que cela était prévu auparavant, le DUERP et ses versions antérieures sont tenus à la disposition :

  • Des membres de la délégation du personnel du CSE ;
  • Du service de prévention et de santé au travail ;
  • Des agents du système d’inspection du travail ;
  • Des agents des services de prévention des organismes de sécurité sociale ;
  • Des agents des organismes professionnels de santé, de sécurité et des conditions de travail constitués dans les branches d’activités présentant des risques particuliers ;
  • Des inspecteurs de la radioprotection en ce qui concerne les résultats des évaluations liées à l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants, pour les installations et activités dont ils ont respectivement la charge.

Depuis le 31 mars 2022, les travailleurs mais également les anciens travailleurs, ont accès au DUERP, dans les versions en vigueur durant leur période d’activité dans l’entreprise.
Cette mise à disposition du DUERP et de ses versions antérieures doit être effective pendant une durée de 40 ans à compter de son élaboration.

Les affichages obligatoires

Les affichages obligatoires

Les attestations, consignes, résultats et rapports relatifs aux vérifications et contrôles mis à la charge de l’employeur au titre de la santé et de la sécurité au travail comportent des mentions obligatoires déterminées par voie réglementaire.

Les informations devant être présentes sur les affichages réglementaires en entreprise sont pour une entreprise de 10 salariés ou au moins :

  • Les coordonnées de l’inspection du travail ;
  • Le numéro de téléphone du Défenseur des Droits ;
  • Les coordonnées de la médecine du travail ;
  • Les consignes de sécurité notamment en cas d’incendie ;
  • Les horaires collectifs de travail et les jours et heures de repos hebdomadaires ; l’interdiction de fumée et de vapoter dans l’entreprise ;
  • Le document unique d’évaluation des risques professionnels ;
  • Les panneaux pour la communication des syndicats ;
  • Règlement intérieur.

Pour les entreprises ayant un effectif entre 11 et 49 salariés ou d’au moins 50 salariés, les affichages obligatoires sont les mêmes avec en plus un affichage concernant le comité économique et social (CSE).

L’affichage doit énumérer les membres du CSE et indiquer leur emplacement habituel de travail et leur éventuelle participation à une ou plusieurs commissions.

Également, un affichage obligatoire est prévu en matière de lutte contre le harcèlement sexuel dans les lieux de travail et sur les portes ou dans les locaux où ont lieu les embauches. Cet affichage indique les sanctions applicables, les sanctions contentieuses civils et pénales en matière de harcèlement sexuel et les coordonnées des autorités et services compétents. C.T.  L. (1153-5).

Règles spécifiques pour la prévention des risques liés aux travailleurs handicapés

Pour assurer la sécurité et le bien être des travailleurs handicapés, les entreprises doivent respecter certaines règles en matière d’affichage :

  • Afficher les aménagements spécifiques mis en place pour les travailleurs handicapés, tels que les rampes d’accès, les ascenseurs adaptés ou encore les dispositifs de signalisation pour les personnes malentendantes ou malvoyantes.
  • Informer sur les dispositifs d’aide et de soutien disponibles pour les travailleurs handicapés, comme l’accompagnement par un référent handicap ou la possibilité de bénéficier d’un poste aménagé.
  • Rappeler les principes de non-discrimination et d’égalité professionnelle, en insistant sur l’obligation de ne pas discriminer en raison du handicap.
Les batteries au lithium, connaître et prévenir les risques

Les batteries au lithium, connaître et prévenir les risques

Aujourd’hui le seul cadre juridique pour les piles lithium reste la directive n° 2006/66/CE du 06/09/06 modifiée relative aux piles et accumulateurs et abrogeant la directive 91/157/CEE et les dispositions fixées par le code de l’environnement (article R. 543-124 à R. 543-134) et l’arrêté du 9 novembre 2009 relatif au transit, au regroupement, au tri et au traitement des piles et accumulateurs usagés prévus à l’article R. 543-131 chapitre III du titre IV réglementaire du code de l’environnement.

Le stockage de l’énergie dans les batteries électrochimiques à base de lithium est aujourd’hui une technique extrêmement répandue. De grandes familles de batteries peuvent être identifiées en fonction de la présence, d’une part de lithium sous forme métallique (lithium primaire) ou sous forme ionique (lithium secondaire) et, d’autre part, de l’électrolyte sous forme liquide ou gélifiée.

Tout au long de son cycle de vie, depuis sa conception jusqu’à son recyclage, en passant par son transport, son stockage et sa manipulation, une batterie expose l’utilisateur à différents risques.

Les risques peuvent être d’origine :

  • Électrique
  • Chimique
  • Incendie
  • explosion liée à la manutention des batteries.

Lors de la manutention de batteries non endommagées, il est nécessaire de respecter les préconisation données par le fabricant.

Lors de la manipulation des batteries endomagées celles-ci peuvent induire des risques chimiques d’incendie, d’explosion avec dégagement de gaz potentiellement toxiques et corosifs. Cette manipulation doit être effectuée dans un espace ventilé en prenant des précaution comme :

  • Prendre des outils de préhension (pince…)
  • Du matériel absorbant inerte (sable, vermiculite…)
  • Un récipient incombustible et hermétique contenant du matériel absorbant…

Des équipements de protections individuelles adaptées (gants de protection en caoutchou butyle, gants de protection de la chaleur (type gant de soudeur), vêtements de protection contre les produits chimiques, écran facial, lunettes, masque…

Le stockage des batteries au lithium doit se faire dans des zones ou des locaux ventilés possédant des sols imperméables ou dans des conteners étanches pour prévenir la pollution du sol et du sous-sol et être à l’abri de l’humidité, des sources de chaleur et des variations de températures.

Les locaux de stockages doivent être délimités ou balisés de manière claire. Une indication explicite de la présence de ces batteries au lithium doit-être reportée sur les plans à destination des équipes d’intervention (sapeurs-pompiers).

Les batteries non endommagées :

  • Respecter les conditions de stockage préconisées par le fabricant, notamment les plage de températures et les taux de charges ;
  • Entreposer dans un local, une zone dédiée ou une armoire de caractéristique de résistance au EI 60 minimum (coupe-feu 1 heure).
  • Empêcher le contact des batteries entre elles afin d’éviter les courts-circuits lorsqu’elles ne sont pas conservées dans leur emballage d’origine (connectiques IP2X ou IPXXB ou mise en place de protections amovibles sur les bornes assurant un indice de protection IP2X ou IPXXB).

Pour les batteries endommagées :

Protéger leurs bornes (connectiques IP2X ou IPXXB ou mise en place de protections amovibles sur les bornes assurant un indice de protection IP2X ou IPXXB).

  • Les conserver à l’écart des autres batteries, à l’abrit de l’humidité, des sources de chaleur et variations de températures ;
  • Les stocker dans des récipients incombustibles, hermétiques (non métalliques pour éviter les courts-circuits et obligatoirement munis d’un sac plastique étanche pour contenir d’éventuelles fuites d’électrolyte et disposant d’une soupape de surpression. Si plusieurs batteries sont stockées dans le même récipient, elle doivent être de même famille (lithium primaire ou ionique) et séparées par une couche suffisamment épaisse et uniforme de matériaux absorbant inerte (sable, vermiculite) ;
  • Disposer ces récipients des préférence dans une armoire EI 60, en extérieur ou dans un local dédié suffisamment ventilé et présentant une résistance au feu au minimum EI 60 (coupe-feu 1 heure) ;
  • Pour les batteries susceptibles de réagir violamment, une option consiste à les immerger dans de grandes quantités de solution salée pour les stabiliser voir les interter électrochimiquement ;
  • Ne pas stocker à proximité des batteries non endommagées.

Pour le charge des batteries lithium, il existe des coffres forts qui permet de sécuriser la charge et voir contenir un départ de feu. 

Sécurité du personnel

Sécurité du personnel

Le travailleur isolé est défini comme un employé effectuant une tâche seule.

Les employeurs sont tenus par l’article du code du travail (L. 4121-1 et 2) de protéger leurs travailleurs isolés en mettant en place des mesures de sécurité appropriées pour prévenir les risques professionnels.

Travailleur isolé : définition selon le code du travail

Il n’existe pas de définition officielle d’un travailleur isolé selon le code du travail, seules des recommandations.

Cependant, il est généralement défini comme un employé qui effectue une tâche ou une opération seule, hors de vue des autres salariés et sans aucune assistance immédiate en cas de besoin. Cette situation peut se présenter dans divers métiers, comme :

  • L’agriculture,
  • Les livreurs commerciaux,
  • Les services de santé à domicile, et bien d’autres.
  • Agent cynophile
  • Personnels d’étage (Hôtel)…

Les risques associés à cette situation sont multiples, car le travailleur isolé peut être confronté à des problèmes de sécurité, de santé et de communication.

Dans le cas d’un travailleur isolé, il existe des Dispositifs d’alarme du travailleur isolé (DATI) qui peut servir pour organiser les secours dans le cadre d’une procédure.

Les évolutions de l’organisation du travail et des techniques conduisent à l’apparition sur le marché d’une offre importante de dispositifs DATI et de services associés. Or, la mise en œuvre d’une telle technique ne s’improvise pas. Elle doit conduire impérativement à mettre en place une procédure validée d’organisation des secours dans laquelle ces dispositifs pourront intervenir pour améliorer la prise en charge des travailleurs isolés en situation de détresse.

Le fonctionnement du DATI :

La mission d’un dispositif d’alarme du travailleur isolé (DATI) est de transmettre une alarme correspondant à une situation jugée critique par un travailleur isolé vers une personne ou une structure chargée de déclencher les secours.

Le message d’alarme peut contenir des informations sur la position du travailleur isolé (coordonnées GPS, balises de passage…) facilitant l’intervention des secours.

Les points à clarifier avant la mise en place d’un DATI

  • À qui transmettre l’alarme ?
  • Comment faire la différence entre une alarme réelle et une alarme « parasite » ?
  • Qui a déclenché l’alarme ?
  • Où se trouve le travailleur isolé ?
  • Quels sont les risques inhérents au site où il se trouve ?
  • Comment matériellement accéder au site ?
  • Quels secours doivent être déclenchés ?
  • Comment s’assurer de l’efficacité des mesures en place ?

À retenir pour la mise en place d’un DATI

Le déploiement des DATI sera seulement envisagé dans le cadre de la procédure définissant l’organisation des secours pour les travailleurs isolés. Cette procédure doit être en application en permanence. Le DATI, quand il sera opérationnel, interviendra pour améliorer la prise en charge des travailleurs isolés en situation de détresse.

Quelques éléments à prendre en compte pour organiser les secours :

Dans tous les cas, l’organisation des secours doit s’appuyer sur une analyse des risques liés aux postes de travail concernés, aux procédés mis en œuvre et aux conditions dans lesquelles ce travail est effectué.

Ne pas oublier avant toute mise en place de moyens qu’il soit technique, organisationnel ou humain de prend en compte le document unique d’évaluation des risques et vérifier si les risques de l’employé considérer comme travailleur isolé sont bien identifiés. (La Loi n° 2021-1018 du 2 août 2021).

 Si ce n’est pas le cas alors il faudra commencer par identifier les risques en prenant en compte l’employé, son matériel, son environnement, sa tâche et les étapes (travail prescrit et réel) et retranscrire toutes ces informations sur le DUERP.